06/12/2005 (source autoactu.com)
Nanjing Automobile précise sa stratégie et envisage de s’appuyer sur l’ancien réseau Rover
Dans un courrier adressé aux anciens distributeurs et importateurs de la marque Rover, le constructeur chinois Nanjing automobile (repreneur de MG Rover) expose son plan d’action pour relancer la marque et demande clairement la collaboration du réseau pour distribuer ses véhicules sur les marchés européens.
Pour la première fois depuis l’acquisition des actifs de MG Rover en juillet dernier, le constructeur chinois Nanjing Automobile Corporation (NAC) révèle ses ambitions aux anciens distributeurs et importateurs de la marque. Dans un courrier qu’il leur a adressé, le vice-président de Nanjing, Wang Qiu Jing, détaille la stratégie de développement qu’il envisage de mettre en place et précise le rôle qu’il souhaite faire jouer aux anciens distributeurs de la marque.
Ainsi, comme il l’avait annoncé en septembre, Nanjing confirme la reprise de la production début 2007 "des éléments à forte valeur ajoutée" pour les MG-TF, MG-ZT et MG-ZT-T sur le site anglais de Longbridge. Le reste des équipements, tels que "les moteurs ou la transmission", sera en revanche transféré sur le site chinois de Nanjing où "une chaîne de fabrication à bas coût sera mise en place", indique le vice-président. Les modèles MG-ZS et MG-ZR (anciennes Rover 25 et 45) seront quant à eux produits dans leur totalité en Chine, mais seront distribués en Chine, en Angleterre et dans les autres pays d’Europe.
D’autre part, "l’optimisation des services de R&D et des ressources humaines, en Angleterre comme en Chine, permettra la production de moteurs Euro 5 et de véhicules nouvelles générations sur les deux sites dans un avenir proche,", affirme Wang Qiu Jing. Dans ce cadre, Nanjing précise également qu’il "recherche activement un partenaire pour créer une joint-venture en Angleterre". "Le partage de la production sur ces deux sites devrait permettre le lancement sur le marché mondial de véhicules à hautes technologies et à des prix hyper compétitifs", poursuit-il.
Néanmoins, le constructeur indique que la production démarrera lorsqu’il aura constitué un réseau de distribution en Angleterre et en Europe (en Chine, le réseau est déjà opérationnel). Pour cela, Nanjing entend prioritairement s’appuyer sur le réseau existant. "Le maintien et la progression des parts de marché de MG Rover en Angleterre et en Europe dépendront totalement du succès de la marque en Angleterre. Rétablir un réseau de distribution à partir de l’ancien réseau Rover est donc un élément clé dans notre stratégie de développement mondiale", indique le vice-président avant d’ajouter que "l’ancien réseau de distribution Rover est un trésor de valeur ajoutée et que son utilisation est la clé du succès de Nanjing".
Une information que les anciens distributeurs de la marque semblent accueillir avec enthousiasme. "C’est effectivement la première fois que Nanjing se manifeste. Savoir que l’activité va reprendre et que le constructeur souhaite s’appuyer sur l’ancien réseau pour distribuer sa production est très réconfortant. Je suis persuadé que l’ensemble des distributeurs vont réagir très positivement à ce courrier", note Michel Falvo, président du groupement de distributeurs MG Rover. Cela suppose néanmoins que les distributeurs devront attendre une année pleine avant de reprendre leur activité. "Certes, mais le réseau continue de vendre encore quelques véhicules (avec des remises allant de 25 à 35 %) associés à des garanties de 12 à 36 mois. Ce qui montre bien que la majorité des distributeurs est encore très optimiste", explique M. Falvo.
Un optimisme partagé par le vice-président de Nanjing qui écrit en conclusion : "Nous pensons fermement que note plan stratégique et notre collaboration avec vous distributeurs et importateurs, en qui nous avons toute confiance, vont nous conduire ensemble à un avenir brillant."
On notera enfin que Nanjing est l’un des premiers constructeurs chinois à exporter ses véhicules sur les marchés européens (même s’ils sont issus du savoir-faire de Rover). "Travailler en toute autonomie (sans les constructeurs occidentaux, à travers des joint-ventures, ndlr) et forger des marques indépendantes est aujourd’hui une condition sine qua non au développement de l’industrie automobile chinoise en Chine et à travers le monde", note d’ailleurs le constructeur dans son courrier.