Le géocaching, apparu en France en 2001, fait fureur. L'aventure démarre sur Internet et vous embarque en pleine nature. Suivez le guide…
En 2000, sans le savoir, Bill Clinton a inventé le «géocaching». Non pas une énième stratégie géopolitique, mais un nouveau jeu pratiqué à l'échelle planétaire par un nombre croissant d'adeptes de la chasse au trésor. Quelle mouche avait piqué le président des Etats-Unis? Il avait simplement mis fin, par décret, au brouillage et au monopole militaire du Global Positioning System (GPS), cette technologie qui permet de savoir à tout moment où l'on se trouve sur cette petite planète. Il n'en fallait pas plus pour qu'un Américain, Dave Ulmer, s'amuse à dissimuler une boîte près de Portland, dans l'Oregon, en laissant quelque part sur Internet les coordonnées de la planque, c'est-à-dire sa longitude et sa latitude, exprimées en minutes-degrés-secondes. Trois jours plus tard, la cachette avait déjà été visitée deux fois. Le géocaching était né, une chasse au trésor high-tech faite d'électronique, de forums sur Internet et de course d'orientation en pleine nature.
Des Américains de passage en France avaient enterré un premier «magot» en 2001, mais c'est l'an dernier que la «géocachite» s'est emparée de l'Hexagone. Les coordonnées GPS des 718 caches françaises sont répertoriées, ainsi que leur niveau de difficulté, sur le site officiel Geocaching.com, avec les références de 180 000 autres trésors dissimulés dans le monde. La planète est un vaste terrain de jeu... En guise de trésor, il s'agit le plus souvent d'un récipient imperméable contenant quelques babioles et un carnet, le logbook, pour enregistrer son passage et laisser un mot à l'attention des suivants et du propriétaire de la cache, celui qui l'a choisie. «Il ne faut pas espérer trouver une malle remplie de lingots ou quoi que ce soit de précieux», prévient Christian Villemin, ingénieur de 41 ans, animateur du site français. «Le but du jeu, c'est le plaisir de chercher, de fureter, de résoudre l'énigme et de mettre la main sur un secret que quelqu'un a caché là en espérant que vous le trouverez.» Et la récompense n'est pas forcément dans la boîte, mais autour: les géoplaceurs ont à c½ur de faire découvrir à leurs alter ego trouveurs un beau point de vue, une cascade, une clairière... Le géocaching, quand il est pratiqué en vacances, devient une façon de faire du tourisme hors des sentiers battus, en faisant confiance aux géo-GO-locaux. Dominique Poizat, par exemple, ne part jamais en voyage sans son GPS. Récemment, il a mis la main sur des trésors au Canada et à Hawaii. «C'est enthousiasmant d'être au bout du monde, dans un pays inconnu, et d'être capable de trouver une petite boîte que quelqu'un a laissée là pour vous.» Mais le mystère est peut-être juste sous votre nez: certains trésors insolites sont dissimulés en ville, dans le cimetière Montparnasse, au Père-Lachaise ou près de l'église Saint-Sulpice, à Paris.
Géocaching en france :
http://www.geocaching-france.com/